L’e-commerce est devenu un secteur majeur avec 160 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2023.
Cependant, le marché de l’e-commerce est devenu plus sensible à la conjecture. Ainsi, on constate de plus en plus de fermetures de sites e-commerce.
Si la vente de services progresse, en 2023, la vente de produits a connu un recul de 1,8 % par rapport à 2022, après une baisse significative de – 7% l’année précédente.
De plus, si le marché du e-commerce profite à quelques gros acteurs, notamment des marketplaces, est-ce vraiment la panacée pour tous les e-marchants ? Pas tout à fait, les fermetures de sites e-commerce se sont multipliées.
90 % des sites e-commerces échouent dans les 4 premiers mois d’existence.
La création de sites continue d’augmenter, encore +10% en un an au 1er trimestre 2024. Il est en revanche difficile de trouver des informations concernant le nombre de fermetures de sites e-commerce.
Pourtant, selon une étude récente, 90 % des sites e-commerces échouent dans les 4 premiers mois d’existence. De plus, de nombreux sites e-commerce ferment chaque année.
1- Combien de sites e-commerce ont fermé ces dernières années ?
Quel est le nombre de fermetures de sites e-commerce en 2023 ?
Selon les statistiques du site Statista, entre 2006 et 2016, le nombre de sites e-commerce en France a été multiplié par presque 9. Leur nombre a ensuite fluctué entre 2017 et 2022, avec environ 200 000 sites e-commerce actifs.
55 0000 fermetures de sites e-commerce entre 2022 et 2023
En revanche c’est entre 2022 et 2023 que l’on voit ce chiffre baisser drastiquement puisque, le nombre de sites e-commerce actifs est passé de 207 000 en 2022 à 152 000 en 2023.
Autre donnée importante : selon les chiffres de la FEVAD, pas moins de 10 000 nouveaux sites marchands ont été créés sur la période.
D’après une enquête de la FEVAD sur le moral des commerçants Français en 2024, 76% des e-marchands s’attendent à une augmentation des fermetures de sites de e-commerce en 2024 (ils étaient 60% en 2023).
3 exemples de sites e-commerce ayant fermé
Ces dernières années, des sites emblématiques du e-commerce ont fermé, pour des motifs souvent très différents. Voici 3 exemples de fermetures de sites e-commerce :
Le vide dressing : pionnier de la seconde main
Le site Videdressing, fondé en 2008, s’était illustré dans l’achat-vente d’articles de mode.
Racheté en 2018 par LeBonCoin, le site e-commerce a fermé en juillet 2023.
Avant l’arrivée de Vinted, Videdressing était la plateforme pionnière dans le marché de la seconde main (qui pèse environ 2 % des parts de marché de l’e-commerce désormais). Dans ce cas de figure, le site Videdressing a été absorbé par le géant de l’occasion en ligne LeBonCoin, perdant complètement son identité de marque à part entière.
Gearbest : le site e-commerce chinois
Autre cas de figure, le site Gearbest, l’un des plus gros sites e-commerce Chinois a disparu du jour au lendemain.
L’url du site n’a plus été accessible et aucun message n’a été adressé aux internautes pour les alerter en amont de cette fermeture de site e-commerce.
Dans ce cas précis, la société aurait fait faillite. Le PDG de GearBest s’était adressé aux médias chinois pour informer que la société n’était plus en mesure de payer ses fournisseurs et de répondre aux commandes.
Shopify exchange marketplace : achat/vente de boutiques Shopify
Encore un autre exemple avec la fermeture de Shopify exchange marketplace. La marketplace créée en 2017 par Shopify permettait aux e-commerçants d’acheter et de vendre leurs boutiques en ligne Shopify. Les entrepreneurs pouvaient acheter des boutiques déjà matures avec du trafic ou prêtes à démarrer.
Cependant, le site e-commerce n’a pas fonctionné.
Des vidéos d’utilisateurs de la marketplace ont mis en évidence les failles du service, notamment des erreurs dans la valorisation des boutiques en ligne.
Par exemple, une entreprise qui rapportait seulement 81 dollars par mois de Chiffre d’Affaires avait été évaluée à 25 000 dollars sur la plateforme. De plus, le site posait des problèmes de confidentialité des données qui exposaient les boutiques au vol de leurs idées.
En résumé, le site e-commerce a fermé car ils n’avaient vraisemblablement pas les compétences pour faire de l’intermédiation professionnelle pour la vente de site. le site e-commerce a fermé le 1er Novembre 2022.
On parle ici d’exemples de site matures qui ont fermé pour des raisons diverses. Cependant, de nombreuses boutiques en ligne ferment dans les mois suivant leur création.
2- Pourquoi les sites e-commerce ferment-ils?
Une étude menée conjointement par Forbes, Le Huffington Post et Marketing Signals a montré que 90 % des sites de e-commerce échouent dans les 120 jours de leur lancement.
Certes, le marché de la vente en ligne a fortement progressé, avec un coup de fouet fulgurant lié à la période Covid et aux nouveaux usages des consommateurs à travers le monde. Commander ou réserver en ligne est devenu une habitude. Pour autant, de nombreux sites e-marchands ne survivent pas aux premiers mois. De plus, beaucoup de petites entreprises n’en vivent pas correctement, apportant tout au plus un complément de revenu à leurs fondateurs.
En effet, si n’importe qui peut en ouvrir une assez facilement grâce aux solutions e-commerce clés-en-main, faire perdurer une boutique en ligne est une autre paire de manche. La difficulté de gérer un business en ligne est largement sous-estimé. Il faut réussir à se démarquer dans un paysage parfois saturé et aux marges réduites.
Selon cette étude, voici 9 motifs de fermeture de sites e-commerce :
1- Mauvaise stratégie de marketing digital
De nombreux e-marchands ne savent pas mettre en valeur leurs produits et leurs services en ligne, échouant à convertir les visiteurs en clients. Il s’agit de travailler les photos, le contenu afin qu’il soit clair et lisible ainsi que sur l’expérience utilisateur au global.
2- Manque de visibilité en ligne
Le commerce en ligne est une jungle dans laquelle seuls les plus visibles tirent leur épingle du jeu. Cela demande notamment de muscler son SEO (référencement naturel) et les campagnes de SEA (référencement payant) afin de remonter dans la page de résultat.
3 – Tunnel de vente trop compliqué
«Keep it simple» ! Le tunnel de vente doit être le plus simple possible. Beaucoup de sites perdent des ventes à cause d’une navigation trop compliquée, qui perdent l’internaute en route. Trouver facilement les informations utiles, commander puis payer facilement avec plusieurs options de paiement, prendre connaissances des coûts inhérents à la livraison et autres en amont, voici quelques unes des attentes des consommateurs en ligne. Évitez également de trop nombreuses pop-up qui parasitent la navigation.
4- Pas ou peu de marché pour les produits ou services
Avant de se lancer, il est conseillé de réaliser une étude de marché. Sans cela, les entrepreneurs risquent de se retrouver soit sur un marché saturé, soit sur un marché pour lequel il n’y a pas de demande. A moins d’apporter un service disruptif ou un produit innovant et de savoir le vendre, vous courez le risque de ne pas rencontrer votre cible.
5- Mauvaise gestion de la trésorerie
La trésorerie est le nerf de la guerre dans le commerce. Il est indispensable de disposer d’assez de fonds de roulement pour payer ses fournisseurs en attendant le paiement des clients. Il faut également veiller à ne pas faire de trop gros stocks que vous auriez du mal à écouler. Il est recommandé de tester une petite quantité de stock pour évaluer la demande du produit et d’ajuster ensuite.
6- Mauvais ajustement des prix par rapport aux coûts
Évitez les frais cachés ou les frais de port importants que le client découvre au dernier moment. Ces frais cachés sont responsables de nombreux abandons de panier. Mieux vaut en incorporer une partie dans le prix de vente.
7- Service client inefficace
Ce n’est pas parce que le client achète en ligne qu’il n’attend pas un service client efficace en cas de besoin. Un service client peu réactif ou peu soucieux de régler les problèmes entraîne une perte de fidélisation, une mauvaise réputation de l’entreprise voire des litiges judiciaires.
8- Manque de transparence dans la politique de retour
Plus encore que dans la vente physique, vous êtes susceptibles de faire face à des retours. C’est le cas dans l’industrie textile mais pas seulement. Vous devez avoir une politique très claire à ce sujet ainsi qu’un process bien rodé. Dans le cas contraire, vos clients peuvent concevoir un grief envers votre marque et ne jamais recommander sur le site, voire engager des poursuites. Cela peut paraître un détail mais comme pour la livraison ou les frais cachés, la politique de retour constitue un point très important du fonctionnement d’un e-business.
9- Un abandon trop rapide
Lorsque l’on ouvre un site e-commerce, il n’est pas garanti que le succès soit rapidement au rendez-vous, pour de nombreuses raisons. Vous devez vous faire connaître, travailler sur le SEO pour rendre le site visible, développer une stratégie de vente. Cela peut prendre du temps et certains entrepreneurs sont tentés d’abandonner sans avoir donné la chance à leur business. Se lancer dans le e-commerce n’est pas si facile que cela, c’est une activité qui demande des connaissances, du temps, des compétences, et aussi, d’accepter les échecs pour repartir avec de nouvelles stratégies !
Pour se former il faut s’informer sur le sujet comme avec le livre ecommerce bien utile pour les novices et pour ceux qui veulent développer leur business en ligne.
3- Est-ce que le e-commerce fonctionne encore ?
Bien évidemment ! Le marché du e-commerce est désormais plus mature et donc moins susceptible de connaître une croissance aussi forte que les dernières années, mais il continue de progresser.
Pour preuve les chiffres de la FEVAD pour le 1er trimestre 2024. Même les ventes de produits se redressent, progressant à nouveau de +1,1% en nombre de commandes.
Au 1er trimestre 2024, le e-commerce (produits et services confondus) a enregistré une croissance de 7,5% par rapport au 1er trimestre 2023 pour atteindre 42,2 milliards d’euros, soit 3 milliards de plus en un an. Le nombre de sites marchands actifs est en hausse de 10% sur le premier trimestre 2024/2023 contre 5% sur le premier trimestre 2023/2022.
Selon Marc Lolivier, directeur général de la FEVAD, la prochaine vague de e-commerce devrait concerner le b2b. Alors que le e-commerce b2c a connu un essor fulgurant, le potentiel du e-commerce b2b est encore largement inexploité. En effet, le b2b reste encore bien souvent le domaine des commerciaux. Voici donc une piste à exploiter pour lancer un site web en ligne : s’adresser aux professionnels.
Conclusion
Concrètement, le e-commerce n’est pas encore un marché saturé, il reste de nombreux territoires à explorer, d’idées de business à monter. Cependant, pour que cela fonctionne, il y a quelques bonnes pratiques à respecter et surtout … ne pas se décourager à la première difficulté !