Les FinTech Françaises n’ont pas à rougir de leur dynamisme. Les levées de fonds ont battu des records en 2019 et le nombre de sociétés innovantes a explosé, notamment sous l’impulsion de la BPI (Banque Publique d’Investissement) qui encourage l’innovation et le développement des FinTech Françaises.
FinTech : une définition
Contraction de « technologie » et de « finance« , ce terme est apparu dans les années 1980 et s’est popularisé suite à la crise financière de 2008.
Fintech désigne une entreprise proposant une technologie innovante visant à optimiser un service financier. Ce sont généralement des start-up, soit une entreprise fondée sur la mise en œuvre d’une innovation.
Ce terme est mal connu du grand public puisque d’après une enquête du cabinet Deloitte, 83% des Français ne savent pas de quoi il s’agit à l’écoute du mot « Start-Up », alors même que nous utilisons leurs services quotidiennement.
Que proposent les Fintechs ?
Leurs services ont pour vocation à simplifier et dématérialiser les processus financiers. Nous pouvons citer plusieurs catégories très utilisées par les consommateurs de services banque/assurance :
• La paytech : il s’agit de l’ensemble des solutions d’optimisation de paiement (solution d’encaissement, paiement par téléphone, les cagnottes virtuelles …)
• Les Néobanques : banques virtuelles sans guichet, elles se sont développées en dématérialisant complètement les services bancaires (N26, Boursorama Banque…)
• Le Crowdfunding : plateformes de financement participatif sur lesquelles les créateurs de projets font appel à un grand nombre de donateurs, à qui ils offrent des contributions en échange. Cette pratique permet de se passer en partie des banques traditionnelles et de créer sa communauté avant même d’effectuer la création d’entreprise.
Place de la FinTech Française à l’international
L’association France FinTech répertorie 350 FinTech en France. Celles-ci sont particulièrement présentes sur deux secteurs d’activité :
Les paytech (20%) et le financement alternatif (crowfunding et crowlending) qui représente 19% des FinTech en France. La France ne compte aucune « licorne », des FinTech valorisées à plus d’1 milliard de dollars, sauf à compter Kyriba, société Franco-Américaine.
La Fintech Française peine à se démarquer à l’international face aux géants US, Indiens et Asiatiques. En 2019, parmi les 100 Fintech mondiales les plus innovantes et à plus fort potentiel figuraient 4 Françaises.
Elles intègrent le classement « Emerging 50 », celui des Fintech d’avant-garde proposant des business model disruptifs : Dether Lunchr, Moonshot et Spendesk.
Elles succèdent dans ce classement à Leetchi, Lydia, Payfit, ou encore Qonto. Le classement « Fintech100 » est établi tous les ans par le cabinet d’audit KPMG. Ces acteurs de la Fintech confirment la diversification sectorielle qui prévaut en France puisqu’ils interviennent sur divers métiers : paiement, assurtech, ou encore Crypto-actifs.
Les services proposés par la FinTech Française
Toutefois, le paiement reste en tête des services proposés par les Fintech. En effet, les PayTech représentent plus de 20% des FinTech françaises (Wynd, Payfit (pour générer facilement la fiche de paie des salariés et les déclarations s’y rapportant), Lunchr ou encore LemonWay). Les Tech for Fin et les néo-banques s’adressent à des marchés spécifiques ayant une croissance soutenue.
La Directive Européenne DSP2 favorise le développement de l’initiation des paiements par des sociétés tierces et du paiement instantané. Ces paramètres réglementaires favoriseront l’émergence de nouvelles PayTech qui continueront d’enrichir les offres innovantes de paiement.
En nombre de sociétés, les Insurtech représentent le deuxième segment le plus dynamique, comptant environ 50 entités. Leur activité porte particulièrement sur le secteur B2B pour améliorer l’efficacité et la rentabilité des assureurs traditionnels : Predilex et Akur8 en sont de bons exemples.
Enfin, la Fintech Française se positionne également sur les solutions de financement des entreprises et de particuliers.
On en dénombre une cinquantaine qui sont, pour moitié, des plateformes de financement participatif de PME. Certaines plateformes leaders se sont diversifiées en intégrant de l’investissement institutionnel : Younited Credit, Lendopolis ou encore October. Elles viennent ainsi concurrencer les plateformes de courtage augmenté en financement comme Pretto ou HelloPrêt et les solutions de souscription simplifiée reposant sur des algorithmes accélérant le scoring et aidant à la prise de décision (Virgil par exemple).
Le secteur des solutions d’épargne et d’investissement n’a pas connu d’évolution particulière et compte une quarantaine de sociétés dont les principaux représentants sont les robo-advisor.
Ils ont toutefois de la peine à attirer l’épargne des particuliers et se sont majoritairement tournés vers les professionnels, sur un modèle BtoBtoC. De la même manière le nombre de solutions de gestion des flux financiers est resté stable, représentant environ 10% des Fintechs Françaises.
80% des Fintech s’adressent au marché BtoB avec des solutions de gestion des frais professionnels ou encore de la facturation.
Enfin, le segment bank-as-a-service se renforce avec 6 nouvelles sociétés. Une nouvelle tendance fait son apparition : l’essor des néo-banques « affinitaires » sur le segment des adolescents et jeunes adultes (Pixpay, Kard). Les acteurs poids-lourds traditionnels comme la Société Générale y viennent aussi (Kapsul). Cette catégorie ne représente que 6% des FinTechs Françaises mais se développe rapidement.
Financement des Fintechs : la levée de fond
La création et la croissance des Fintech reposent en grande partie sur le financement par les fonds d’investissement Parisiens.
En effet, les développements informatiques lourds demandent des investissements de départ très importants, et le seuil de rentabilité élevé, contraint les Fintech à recourir aux financements extérieurs, parfois durant plusieurs années.
En 2019 le montant des levées de fonds à destination des FinTech Françaises s’est élevé à 630 Millions d’€uros, moitié plus que l’année précédente, pour 80 levées de fonds.
La FinTech représente 13% des levées de fonds de la FrenchTech, soit une croissance de 50% sur les 3 dernières années. Les insurtech ont levé un montant cumulé record de 148 millions d’euros en 2019 contre 41 millions en 2018, ce qui en fait le deuxième segment en termes de levées de fonds.
Cas WireCard : la débacle
L’actualité nous rappelle les difficultés pour les start-up et notamment les FinTech d’atteindre leur seuil de rentabilité à l’instar de WireCard qui voit son cours de bourse dévisser complètement depuis l’annonce d’une « perte » proche des 2 Milliards d’euros.
Markus Braun, le PDG de WireCard s’est livré à la police et a été arrêté en Allemagne.
Sources (Merci à elles ) :
https://www.itpro.fr/les-grandes-tendances-2020-de-la-fintech/
https://selectra.info/finance/guides/comprendre/fintech
https://home.kpmg/fr/fr/home/media/press-releases/2019/11/classement-fintech.html
https://www.planet-fintech.com/Cartographie-2020-des-Fintech-francaises_a1300.html
https://francefintech.org/wp-content/uploads/2020/01/Panorama_fintech_francaises_2020-1.pdf
https://www.usine-digitale.fr/article/les-fintech-francaises-principales-contributrices-de-la-french-tech-affichent-leurs-disparites.N923714
https://www.mindfintech.fr/article/18417/covid-19-10-chiffres-sur-les-effets-de-la-crise-sanitaire-et-economique-sur-les-fintech-et-les-services-financiers/
https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/06/23/le-scandale-wirecard-ebranle-la-place-financiere-allemande_6043857_3234.html
Les plateformes bancaires sont fiables mais y’en a à problèmes
et en fintech en ce moment c’est pas trop ça lol #wired