Parce qu’il faut des idées afin qu’il existe des débats, nous en comptons pourtant bon nombre qui ne sont pas bonnes mais qui ont le mérite de poser les bases d’une discussion.
La croissance d’un secteur d’activité ne signifie pas sa rentabilité.
Il y a cinq mois le contexte était différent, mais le sujet de la désertification des centres villes est plus que jamais d’actualité notamment avec les évènements sociaux récents à l’origine de la destruction de centaines voir de milliers d’emplois. Encore faut-il pour leurs initiateurs en assumer les conséquences. Il faut davantage de courage pour chercher à éteindre un incendie que le provoquer.
Poser le contexte tel que : « Le Ecommerce contre le Commerce » est une hérésie même pour les plus extrémistes des détracteurs, les deux étant parfaitement complémentaires.
Nous n’allons pas refaire l’article du mois d’Août qui suivait l’annonce du député David LISNARD à propos de taxer le E-commerce, car sans même avoir commencé, le combat est aujourd’hui perdu d’avance.
D’une part l’actualité fustige Amazon devenue l’enseigne E-commerce à abattre, à l’origine de tous les maux si l’on en croit les médias pas toujours très avisés à traiter ce type de sujet. (Report utopique des achats en magasin sur Amazon et destruction de millions de produits d’après le reportage de Capital – M6, gardons tout de même un peu de mesure).
D’autre part, l’échec de nos pouvoirs publics dans l’accompagnement des commerçants pour amorcer le virage du digital et du E-commerce est l’un des fondements de la taxe E-commerce. Les évènements liés aux gilets jaunes ne furent que l’étincelle qui alluma la mèche.
C’est malheureusement la popularité d’un sujet qui fait qu’il est ou non traité. Les sentences ne sont plus rendues dans les prétoires mais dans les rédactions.
Si la taxe Ecommerce est injuste pour de nombreuses raisons (lire là), le plus important aujourd’hui n’est plus d’éteindre l’incendie précédemment allumé, car il est déjà trop tard. Il faut maintenant essayer de contenir les flammes de la soi-disante justice sociale avant qu’elle ne dévore complètement les marges de ce secteur d’activité déjà sinistré par de nombreuses procédures collectives.
N’en déplaise à nos dirigeants ainsi qu’à tous les individus en manque d’éducation et de connaissances : la croissance d’un secteur d’activité ne signifie pas sa rentabilité. Pour qu’il y ait redistribution, il faut qu’il y ait prospérité.
Emmanuel MACRON semble cependant avoir le même raisonnement puisqu’il précise dans sa lettre aux Français que :
« Nous ne pouvons, quoi qu’il en soit, poursuivre les baisses d’impôt sans baisser le niveau global de notre dépense publique. »
Le raisonnement est correct.
Il est tout de même assez navrant de constater que la plupart des détracteurs de notre économie moderne sont dans l’assistanat et attendent miraculeusement une intervention du législateur afin d’améliorer leur quotidien.
Certains commerçants se sont tournés depuis des années vers le digital et le E-commerce afin de développer leur commerce, ce n’est pas un phénomène nouveau notamment avec les réseaux sociaux.
La véritable question réside simplement dans le choix d’attendre passivement que le législateur intervienne afin de mettre en place une taxe sur la réussite des concurrents ou d’être au coeur de la problématique et de mettre en place les éléments nécessaires et différenciant pour contrebalancer l’équation.
Céline Dalmard (consultante en communication) prône que l’on peut faire d’internet un allié du commerce traditionnel (voir l’article ici).
Seulement le digital, le E-commerce ne peuvent vous permettre d’atteindre vos objectifs qu’au travers d’un long travail, chronophage et dont l’issue n’est absolument pas garantie.
Pour le magasin de proximité il convient d’adopter immédiatement une stratégie digitale :
1. Créer un site internet : Peu importe que vous vendiez ou non, un site internet est indispensable pour présenter votre activité, vos produits…etc… des plateformes existent pour créer facilement et rapidement un site internet avec un budget raisonnable.
2. Les réseaux sociaux : Utilisez Instagram, Facebook, Twitter afin de communiquer quotidiennement sur les nouveautés dans votre magasin, les arrivages, les promos, les évènements…etc..
3. Google : utilisez Google Adwords afin de vous démarquer de vos concurrents et achetez des mots-clefs locaux à prix réduit.
4. SEO : ou Search Engine Optimization, l’art de positionner un site internet dans les résultats de recherche naturels d’un moteur de recherche est composé d’une multitude de critères et de facteurs, faites-vous accompagner, mais ce levier d’acquisition est indispensable, même pour un commerce de proximité. Quoi de mieux que d’être immédiatement visible lorsqu’un internaute entre par exemple « Serrurier Nantes » ?
5. Google My business : Créez impérativement votre page Google My Business, c’est gratuit et vous pourrez collecter les avis clients et réagir à ceux-ci. Aujourd’hui les avis clients de Google sont la référence en matière de crédibilité pour une enseigne.
6. BDD et RGPD : Si vous disposez d’une base de données de votre clientèle, il convient de l’utiliser (en conformité avec la Règlementation Générale sur la Protection des Données) afin de promouvoir vos opérations commerciales et relancer vos prospects.
7. Partenariats digitaux : Cherchez, trouvez des partenaires de confiance afin de faire connaître réciproquement vos produits et services sur la toile.
8. Devenez point relais : Au delà de la rémunération symbolique par colis remis au destinataire, cela crée surtout du trafic en point de vente. Charge au commerçant de transformer ces visiteurs en clients, mais comme tout commerçant il sait faire non ?
Le 9ème point consisterait à ouvrir un site E-commerce, mais c’est une autre histoire. Le E-commerce n’est pas l’ennemi du commerce traditionnel, mais son indispensable levier de croissance réciproque.
Pour qu’il y ait redistribution, il faut qu’il y ait prospérité.