Le docteur Marion LAGNEAU répond simplement à cette question par des éléments factuels et un raisonnement simple :
« Le principe d’un vaccin, qu’il soit à #ARN ou autre vecteur, est de tromper le corps en lui faisant croire à une attaque de l’ennemi, afin qu’il fabrique des anticorps pour se défendre en cas de véritable attaque ultérieure.
On s’attendrait logiquement à ce que le vaccin antiCovid empêche l’infection du coronavirus , puisque le corps va se défendre dès qu’il va repérer le virus. C’est la qu’il faut intégrer un paramètre supplémentaire sur l’immunité.
Il y a une double modalité d’immunisation contre une maladie :
L’immunité humorale = des anticorps dans le sang, chargés d’attaquer l’ennemi quand il est dans la maison.
L’immunité cellulaire = des anticorps dans la paroi muqueuse, chargés de bloquer l’entrée de l’ennemi.
Le Covid entre dans la maison par les voies respiratoires, nez, gorge, puis il descend vers les poumons.
Pour l’empêcher de se fixer sur les parois du nez et de la gorge, il faudrait que les anticorps de l’immunité cellulaire soient actifs dès que le virus est repéré.
C’est la que ça [coince] en réalité : l’immunité cellulaire muqueuse conférée par le vaccin n’est pas bonne. Ce qui veut dire que le vaccin n’empêche pas le Coronavirus de se fixer dans le nez et la gorge des vaccinés. C’est une des conclusions des essais cliniques fin 2020.
En revanche, la fixation du virus dans la gorge d’un vacciné active de suite son immunité humorale sanguine. Le temps que le virus descende dans les poumons, les anticorps neutralisants ont pu se mettre en ordre de bataille pour lutter contre l’infection.
Quand le virus arrive au niveau pulmonaire d’une personne vaccinée, le processus immunitaire s’est mis en place, et empêche alors le virus de détruire les alvéoles pulmonaires . L’infection reste bénigne au niveau respiratoire.
J’espère que cette explication vous permet de comprendre la raison finalement assez simple, qui explique qu’on peut avoir une infection nasale et pharyngée à Coronavirus après le vaccin, mais pas une infection pulmonaire grave.
Et que le fait d’être infecté malgré la vaccination n’est pas une raison de rejeter le vaccin, car, s’il n’empêche pas la contamination, le vaccin confère néanmoins une protection évidente contre les formes graves pulmonaires, celles qui peuvent tuer ou laisser des séquelles.
Autre point, la troisième dose a pour objet d’essayer d’augmenter au max cette immunité humorale, pour éviter les formes sévères, mais il est probable qu’elle n’empêchera pas plus l’entrée du virus.
De nombreux laboratoires travaillent activement sur la recherche d’un vaccin par voie nasale, qui activerait l’immunité cellulaire, bloquant alors de manière forte l’entrée du virus dans le nez et la gorge. Ainsi, on conférerait une immunité digne de ce nom avec une double combinaison : vaccin par voie intramusculaire pour générer l’immunité humorale + vaccin nasal pour l’immunité cellulaire des muqueuses.
Il faut être patient, et faire confiance à la recherche scientifique.
De plus, on l’a vu pour la grippe, on le voit aussi pour le coronavirus : les virus mutent, rendant la lutte encore plus compliquée.
Le but de tout cela est au final de transformer LE Covid 19 : infection potentiellement très grave en rhume banal, et on a déjà fait une bonne partie du chemin avec les premiers vaccins.
Plus tard, un jour, quand cette histoire sera dans les livres d’histoire, on pourra raconter qu’on l’a vécue, qu’on a été les premiers à oser tester de nouvelles modalités de traitement qui auront conduit à une succession de découvertes pour plein d’autres maladies….
Oui, ce vaccin aura des effets à long terme, indéniablement : il aura fait avancer à vitesse éclair la recherche dans les domaines des infections, mais aussi du cancer. Non, ce vaccin ne donnera pas le cancer ! Il est au contraire précurseur des futurs traitements anticancer ! »