Facebook fait face à de nombreuses critiques ces dernières semaines.
En effet, l’entreprise Américaine semble être dépassée par l’évolution de ses propres algorithmes et ne semble plus maîtriser ce qu’elle a créé tout comme sa base d’utilisateurs.
Facebook traverse la plus grande crise de son histoire après celle de l’affaire Cambridge Analytica il y a quatre ans portant sur l’utilisation de Facebook dans le but de manœuvrer l’élection américaine de 2016.
La question de surveiller Facebook est soulevée mais par quel moyen et dans quelle mesure ?
En effet, Facebook France est situé et géré en Irlande, cependant l’intégralité des décisions vient du siège du réseau social aux États-Unis.
D’un point de vue financier, Facebook se porte très bien puisqu’elle a réalisé 9 milliards d’euros de bénéfices en un trimestre.
C’est au niveau de la régulation des fake news et de la circulation des informations en général sur Facebook qu’il est primordial d’agir et d’alerter, afin que l’entreprise maîtrise mieux ses moyens de modération.
En outre, Facebook a menti à ce sujet.
Cela a été confirmé à l’aide des révélations récentes faites par la lanceuse d’alerte Frances HAUGEN prenant appui sur des milliers de documents internes.
Ces derniers décrivent Facebook comme une entreprise cherchant à cacher des pratiques douteuses qui mettraient en danger les 3,5 milliards d’utilisateurs dans le monde.
Frances HAUGEN, une ancienne salariée de Facebook chargée d’agir contre la désinformation liée à l’élection présidentielle américaine de 2020, est à l’origine des dernières révélations sur les pratiques de Facebook.
Tout d’abord, elle a transmis des documents à la SEC (l’organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers) et au Wall Street Journal. Puis, ils ont été partagés à d’autres médias internationaux. Frances HAUGEN est intervenue devant les sénateurs américains et il est prévu qu’elle présente ses découvertes auprès des sénateurs français le 10 novembre prochain.
Ces révélations mettent en lumière la multiplication des mensonges de Facebook sur l’efficience de ses outils de modération qui sont fondés sur l’Intelligence Artificielle.
Elle révèle que les outils de modération ne fonctionnent que sur 5% maximum des contenus suspects et est en contradiction avec les chiffres énoncés par Mark Zuckerberg et ne sont clairement pas efficaces dans les langues étrangères.
Ces révélations soulèvent des interrogations quant à la crédibilité de Facebook face aux utilisateurs. Doit-on s’inquiéter des pratiques de Messenger, WhatsApp, Instagram dont Facebook est aussi propriétaire ?
En ce qui concerne Instagram, l’ancienne salariée de Facebook démontre les effets néfastes de l’application sur la santé mentale des adolescents notamment chez les jeunes filles. Auparavant, elle avait déjà fait fuiter des études montrant que Facebook a très bien conscience des problèmes psychologiques des adolescentes surexposés aux vies et corps visiblement parfaits des influenceuses sur Instagram.
D’après une étude interne concernant 100 000 utilisateurs de neuf pays différents dont la France démontre que 10% des jeunes françaises ont tendance à se décrire négativement sur l’application. Outre, l’influence d’internet et l’utilisation des réseaux sociaux sur la jeune génération, les filtres utilisés sur les stories sur Instagram seraient nocifs pour le développement selon des psychologues. Le travail de prévention auprès des enfants et adolescents est plus que nécessaire sur l’utilisation de toutes ces applications et les conséquences que cela peut avoir.
Que risque réellement Facebook face à ces révélations ?
- Des sanctions financières
- Être contraint de révéler ses moyens de modération notamment humain
- Voir son statut de simple hébergeur évoluer dans le but d’améliorer ses responsabilités juridiques vis-à-vis des publications illégales de certains utilisateurs
- Observer une chute de sa popularité avec le détachement des internautes (mais cela reste hypothétique pour le moment avec la hausse du nombre d’utilisateurs mensuels enregistrée et d’un très bon bénéfice trimestriel en hausse de 17% depuis un an).
Facebook ne semble pas se défendre contre les accusations qui lui sont faites.
L’entreprise avance le fait que ces informations sont incomplètes sans vouloir communiquer et dévoiler les documents concernés dans leur intégralité ni d’accepter de décrire le fonctionnement de ces outils de modération.
De plus, ces révélations ne sont pas les seuls faits reprochés à Facebook qui a du mal à s’extraire de ce scandale.
En effet, les documents révélés par Frances HAUGEN montrent que Facebook avait connaissance de la radicalisation de nombreux utilisateurs et du flot de désinformation en lien avec l’élection américaine de 2020.
On peut donc s’interroger sur le rôle réel qu’occupe Facebook dans la vie politique des États-Unis.
Au début du mois Novembre 2020, quelques jours après l’élection, un analyste a révélé à ses collègues que 10% des contenus politiques vus par les utilisateurs américains de la plateforme étaient des messages assurant que le vote aurait été truqué. Cette rumeur sans fondement accentuée par Donald TRUMP a conduit à la colère de beaucoup de personnes notamment des conservateurs et conspirationnistes qui a conduit à une émeute du Capitole le 06 janvier 2021. Malheureusement 5 personnes ont trouvé la mort pendant cette attaque.
Peu de temps après, plusieurs réseaux sociaux tels que Facebook ou Twitter ont exclu Donald TRUMP et les mouvements extrémistes engagés dans l’émeute.
Peu après les dernières révélations de Frances HAUGEN, des employés de Facebook ont avoué que le problème aurait pu être mieux anticipé.
Frances HAUGEN avance le fait que Facebook était au courant de ces différents problèmes mais a choisi de les ignorer.
Et ce n’est pas tout.
En effet, un 2ème lanceur d’alerte s’est manifesté après les révélations de Frances HAUGEN. Il s’agit d’un ex-membre de l’équipe d’intégrité civique qui a effectué une déposition auprès de la SEC le 13 octobre dernier dans le but de dénoncer Facebook de faire passer les profits avant l’humain.
Dans sa déclaration, il évoque des propos tenus en 2017 quand l’entreprise décidait de gérer au mieux la controverse liée à l’interférence de la Russie dans la présidentielle de 2016 par l’intermédiaire de la plateforme du réseau social.
Enfin, dans sa déposition, il a avancé le fait que les managers de Facebook renversaient régulièrement les efforts de lutte contre la désinformation et les discours haineux, par crainte d’énerver Donald Trump et ses alliés, et pour ne pas risquer perdre l’attention de ces utilisateurs.
Doit-on s’attendre à d’autres révélations de mauvaises pratiques sur Facebook ?
Sans doute, mais Mark Zuckerberg, plutôt que de chercher à résoudre les problèmes relevés préfère simplement changer le nom de son groupe en « META ». sic.